Ricardo OZIER-LAFONTAINE

Né en 1973 à Fort-de-France (Martinique), Ricardo OZIER-LAFONTAINE s’est orienté vers une filière de communication graphique à l’institut Supérieur de Communication I.S.C.O.M (Paris), porté par la nécessité d’un travail de transmission, il devient éducateur spécialisé et art thérapeute en faveur de la protection de l’enfant, son épanouissement, développant ainsi en écho à son œuvre des ateliers d’éducation artistique et culturelle. Son œuvre dans son ensemble fait l’éloge du partage, de l’échange, de la création. Il est nourri d’une esthétique plurielle sensiblement riche d’une pratique musicale qu’il associe à l’acte de création. 

Mathilde DOS SANTOS, membre de l’A.I.C.A (Association internationale des critiques d’Art Section Sud Caraïbes) écrit sur son œuvre (extrait) : 

« Durablement influencé par l’archéologie précolombienne, son expression plastique se renouvelle au cours des dernières années et puise dans la singularité de son imaginaire. 

Dans sa pratique artistique, il a recours au tracé automatique qui l’amène à une transe graphique permettant de dire les rythmes, sensations et tensions intérieures. Il retranscrit ainsi les contours de « sa topographie de l’en-dedans » en laissant s’exprimer les influences

multiples qui animent sa création et qui, au travers de tracés bichromiques noirs et blancs, révèlent des personnages hybrides issus de son imaginaire syncrétique : Les Intercesseurs.

Dans les séries des topographies de Ricardo OZIER-LAFONTAINE, des formes anthropo- zoomorphes pullulent, immergées dans un complexe réseau de liens. Cela se présente comme une sorte de mer intérieure, liquide séminal ou soupe originelle, que l’artiste appelle la cartographie de l’intime.

C’est un travail rigoureux et acharné qui part toujours du dessin automatique ; de cette même recherche donc de libération de l’inconscient jadis poursuivie par les surréalistes, puis par l’expressionisme abstrait.

Chez Ricardo cet inconscient charrie des formes organiques, entremêlées de vestiges amérindiens, ou objets syncrétistes. De ces toiles très chargées l’artiste prélève quelques extraits, les Topographies du-dedans vu du-dehors (Les villes), série plus clairement cartographique, assumant parfois un faux air de planche de Haeckel, avec des minuscules êtres imaginaires, ni végétaux, ni animaux. Ou encore des Intercesseurs, des personnages constitués de formes articulées, à taille humaine ou supra-humaine, qui s’imposent comme des figures totémiques, tout cela dans un noir et blanc très dramatique ponctué par un petit point rouge. ».

Ricardo OZIER-LAFONTAINE dans une œuvre rhizomique forte explore cet « en-dedans » évoqué par Mathilde DOS SANTOS, il convoque le corps social, tout en mettant l’accent sur sa dimension politique, mais également spirituelle et poétique.